La mode vient de virer : les producteurs ne veulent plus de gros films empâtés, mais des films «nerveux». L’opinion publique existe depuis longtemps ; mais si les guerres balkaniques du début du siècle ou les interventions d’humanité de la fin du xix e siècle étaient finalement l’avant-garde de l’ingérence, la force de frappe en matière de communication n’avait rien à voir avec aujourd’hui. 24Incapable de justifier l’ampleur de la participation militaire, le gouvernement se voit réduit à faire patienter l’opinion américaine. 19On peut cependant supposer que, tout en reprenant à son compte les thèses officielles, tout en célébrant le patriotisme américain, la télévision a contribué à la désillusion populaire. L'émergence d'une idée américaine et la Révolution industrielle en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle ont eu sans aucun doute un retentissement planétaire. Troubled Journey: From Pearl Harbor to Ronald Reagan. 32 Discours de Johns Hopkins, 7 avril 1965 ; conférence de Manille et allocution présidentielle du 27 octobre 1966. Interrogés sur les raisons de leur opposition à la guerre, les partisans des solutions pacifistes avancent, dès 1966, trois griefs majeurs : le conflit coûte trop cher, les pertes humaines sont trop élevées, la situation est très embrouillée5. 3 Notons en particulier qu’après 1968, le pourcentage des « colombes » est calculé à partir des réponses n’ayant trait qu’au seul retrait des troupes à court terme. ), Une publication partagée par Sorbonne Université Presses (@sup_presses), Littératures françaises, comparée et langue. The « Uncensored War » : The Media and Vietnam. En bordure de la mer de Chine, le Vietnam est une nation de deux mille ans d'âge. America’s Longest War: The United States and Vietnam, 1950-1975, If any bird symbolized the growing disenchantment with Vietnam, opinion analyst Samuel Lubell observed, it was the albatross, with many Americans sharing a ‘fervent desire to shake free of an unwanted burden’. En Amérique du Nord, carrefour traditionnel de rencontres et d'échanges, se sont élaborés bien des paradigmes du contact, de l'échange et du p... La mondialisation est très souvent perçue comme un processus d'uniformisation qui risque d'engloutir les cultures locales et ce, notamment, sur le plan linguistique, avec la domination de l'anglais. 13 S. Verba et al, « Public Opinion and the War in Vietnam », American Political Science Review 61, juin 1967, pp. 317-333. The President approved a change in mission for all Marine battalions deployed to Vietnam to permit their more active use under conditions to be established and approved by the Secretary of State [...].11. [...] Most disenchantment with the war seems pragmatic and can be summed up in the attitude that ‘we have not won and have little prospect of doing so’. ». 29 National Security Memorandum 328, 6 avril 1965, cité in P. Geyelin, « Vietnam and the Press: Limited War and an Open Society », in A. 20Les raisons profondes de la déception populaire sont à rechercher dans les choix politiques des dirigeants nationaux et dans leur incapacité à répondre à l’attente populaire, à ses interrogations comme à son inquiétude. 36 Sondages de janvier et février 1968, Gallup Opinion Index 54, 61 % des personnes interrogées souhaitent le renforcement de l’action militaire au Vietnam. Cazemajou, J., & Lacroix, J. Le passage d’une majorité proche de la mentalité « faucon » à une majorité plus favorable à des solutions pacifistes s’est donc fait lentement. L’opinion publique, comme à son habitude, se rallie derrière son Président, attendant de lui qu’il déclenche une riposte efficace devant cette nouvelle menace36. En 1967 déjà, près des trois-quarts des Américains désapprouvent les manifestations en faveur de la paix7. Limiter le conflit, cela signifie doser la force militaire pour obliger l’ennemi à capituler sans pour autant s’engager dans une guerre totale. En effet, à cette époque, 98% des Américains possèdent une télévision ; sur ces 98%, un tiers en possède deux, ce qui permet aux familles des soldats de suivre la situation des troupes américaines. C’est pourquoi il est fait conjointement usage du graphique établi par deux professeurs américains, William Lunch et Peter Sperlich, dans l’article qu’ils ont consacré à l’opinion publique pendant la guerre du Vietnam2. Pour eux, en effet, cautionner les thèses de l’opposition à la guerre revenait non seulement à mettre en jeu la crédibilité de leur information mais aussi à se risquer hors des limites du débat légitime en trahissant la cause nationale22. 16Dépendance vis-à-vis des sources officielles. Les années 1940 et 1950 sont marquées, aux États-Unis, par un anticommunisme chronique qui tourne vite à  la « chasse aux sorcières ». They might not have been able so precisely to control a more passionate war. 2L’institut de sondages Gallup offre, pour la connaissance de ces mouvements, un précieux instrument de travail. The Left was to be given occasional peace overtures. Ainsi, en 1967, la proportion des « faucons » atteint son maximum tandis que celle des « colombes » chute brutalement, ne rencontrant que six pour cent des suffrages en février. En 1966, lors d’une enquête conduite sous la direction de Sidney Verba, les personnes interrogées se déclarent à 39 % en faveur du retrait progressif des troupes américaines. On observe, de même, que les courbes respectives des deux graphiques ne se croisent pas à la même époque. Mais surtout, n’ayant jamais été affermie par un gouvernement qui refuse la mobilisation de l’opinion, la volonté nationale n’a pu que fléchir. De 1970 à 1972, ce sont donc les « colombes » qui l’emportent. Pourquoi ? The President’s desire is that these movements be understood as being gradual and wholly consistent with existing policies. »29. Les Américains manifestent une certaine indifférence vis-à-vis de l’actualité internationale. Le 6 avril, McGeorge Bundy, conseiller du Président pour les problèmes de sécurité nationale, adresse la note suivante au secrétaire d’Etat, au secrétaire à la Défense et au directeur de la CIA, les trois principaux chefs d’orchestre de la campagne vietnamienne : « On Thursday, April 1st, the President made the following decisions with respect to Vietnam: [...]5. 26Mis dans l’impossibilité de prêter foi aux thèses officielles, celles-ci n’existant pas encore, les médias ont donné de l’actualité vietnamienne une version dramatique, parfois exagérée. Vietnam»,Western PoliticalQuarterly(32) (1), pp.27-28) L’opinion publique, qui est massivement contre la guerre à partir de 1968, n’est pourtant pas pour les partisans Prétexte plus que finalité, la guerre sert aux contestataires d’illustration pour dénoncer les torts et travers du système politique et social des Etats-Unis. 01 53 10 57 66, L'Opinion américaine devant la guerre du Vietnam (n°2 coll. Conflit dramatique et sanglant, la guerre du Viêtnam a révélé au grand jour l'influence des médias sur l'opinion publique. En 1967, changement de ton. Car loin d’avoir fait le procès de l’intervention armée en Indochine, elle a, dans une large mesure, contribué à légitimer la politique nationale. Et, pour ne pas avoir à justifier publiquement les décisions qu’il vient de prendre, il évite toute publicité prématurée en minimisant la portée de l’intervention militaire au Vietnam. Leader du monde libre dans le cadre de la Guerre froide, les États-Unis se doivent de défendre la liberté et la démocratie contre le communisme. 5Ces deux oppositions ne sont pas seulement différentes, elles sont aussi, et surtout, antagonistes. Graphique 1. En provoquant des réactions intensément négatives, il a offert à certains une raison supplémentaire de soutien à la politique interventionniste de l’exécutif américain. 27 M. Arlen, « The Falklands, Vietnam, and Our Collective Memory », The New Yorker, 16 août 1982, p. 72. « In the short run, television reporting promotes public support for government policy; in the slightly longer run, [...] it yields passive acquiescence — acceptance based on ignorance and confusion. »28 Ne commettons pas, toutefois, l’erreur de surestimer son pouvoir. La télévision a donc, en dernier ressort, entretenu l’apathie et la confusion du public américain. En 1972, par exemple, un an avant la fin des hostilités, alors qu’une majorité d’Américains se prononce en faveur du désengagement au Vietnam, il se trouve encore entre 45 à 55 % de personnes interrogées pour approuver la reprise des bombardements en avril, en septembre puis en décembre de cette année-là18. Presses Sorbonne Nouvelle ; Reprenons : Vietnam, janvier 1968, contrairement à une idée reçue, l'Amérique gagne la guerre … Continuités et ruptures (n°5 coll.). Lors de la guerre du Vietnam, les images des bombardements au napalm, les 60 000 soldats américains tués, les centaines de milliers de morts civils et Viêtcongs ont traumatisé l’opinion publique occidentale et fait du conflit vietnamien une « sale guerre ». 15La pratique du journalisme, aux Etats-Unis, est strictement codifiée. 18 Sondages Gallup, New York Times, 26 avril 1972 et New York Times, 26 janvier 1973 ; sondage Harris, New York Times, 12 septembre 1972. Il concerne aussi bien les individus que les institutions ou les organismes qui, par leurs activités professionnelles ou bénévoles, se trouvent dans une situation d'intermédiaire entre des communautés différ... Les Médiateurs interculturels dans le monde anglophone (n°6 coll.). Debouzy, Marianne, Les marches de protestations aux Etats-Unis (XIXe-XXe siècles), Le Mouvement Social, 1, 2003. Car ceux qui donnent leur voix au sénateur du Minnesota ne sont pas pour autant des pacifistes convaincus ; ce sont principalement des mécontents. Aucun changement dans la ligne de conduite officielle n’est décidée dans les deux mois qui suivent les premières attaques communistes. Il faut, de fait, clairement distinguer entre deux sortes d’opposition. Il insiste plus particulièrement sur le rà´le des é... Élites et médiations dans le monde interculturel (n°7 coll.). 37 R. Entman et D. Paletz, op. cit., p. 185. The Myths that Made Us Fight, the Illusions that Helped Us Lose, the Legacy that Haunts Us Today. Leur attachement aux institutions — l’armée, le Président —, leur ferveur patriotique seront donc autant de pôles facilement identifiables. Et ce, afin de garantir l’objectivité du journaliste : ce dernier doit s’effacer devant les faits pour ne pas imposer ses préjugés à sa mise en forme de l’actualité. Intro et carte p 244 : Précisez les dates de la guerre, les forces qui s’opposent et le nom de la guérilla communiste du Sud-Vietnam. Au cours des neuf années qu’a duré la guerre, une même question a été posée au public américain à intervalles réguliers : il s’agissait de savoir si les personnes interrogées jugeaient que l’engagement militaire de leur pays au Vietnam était ou non une erreur1. 1Nous nous proposons dans cette étude de rendre compte des mouvements de l’opinion américaine pendant le conflit vietnamien avec la volonté d’offrir à la réflexion un nouvel éclairage sur la question. Pour les dirigeants américains, en effet, la guerre au Vietnam est, et doit rester, un conflit limité. Par la violence de ses tactiques, par l’outrance de sa rhétorique, le mouvement contestataire a effrayé l’électorat américain et engendré un phénomène de rejet presque unanime. Les premières années du conflit sont ainsi caractérisées par un optimisme qui reflète assez fidèlement la confiance des déclarations officielles : « The whole tone of coverage was set by the overly optimistic pronouncements of officiais whose jobs depended on optimism. Ceci pour refléter le changement de stratégie militaire. Réactions similaires en 1970, après l’annonce de la pénétration des troupes alliées en territoire cambodgien. 14 L. Gelb et R. Betts, The Irony of Vietnam: The System Worked, Washington, D.C.: The Brookings Institute, 1979, p. 130. The war was fought for reasons of State, not out of anger. Il contient des déclarations et des remarques sur le conflit au Vietnam par des personnalités notables qui s'y sont opposées. 8Il anime tout d’abord le fort courant d’anti-communisme qui traverse l’opinion américaine en début de conflit. Afin de reproduire, le plus fidèlement possible, la distinction entre « colombes » et « faucons », ils n’ont retenu que les résultats de réponses portant sur le retrait des troupes américaines au Vietnam et de celles en faveur de l’intensification des combats3. Son « pacifisme » est en réalité l’expression d’un grand désarroi et d’une amère déception vis-à-vis de la stratégie officielle de l’escalade graduée. Le rà´le des médiateurs dans un contexte interculturel est d'une grande importance. Parce que pour lui, tel est le prix à payer pour prévenir la tourmente politique et ne pas perdre le contrôle de l’opinion américaine. 15 B. Hughes, The Domestic Context of American Foreign Policy, San Francisco: W.H. Symbole de la supériorité technologique, et par extension idéologique, du pays, l’arsenal militaire de l’armée américaine cristallise sur lui la foi en la toute-puissance et l’invulnérabilité de la nation. Choisir cette option équivalait à se conformer à la décision présidentielle plutôt qu’à exprimer des sentiments foncièrement pacifistes. Les conséquences d’une telle perte de légitimité se sont révélées graves pour le fonctionnement de la démocratie américaine, portant plus particulièrement atteinte à l’autorité présidentielle. Tet disrupted for a time this close relationship between sources and television messages; the visual overwhelmed the verbal. », Le libellé exact était: « In view of the developments since we entered the fighting in Vietnam, do you think that the United States made a mistake sending troops to fight in Vietnam? » Sondages Gallup. Les perspectives du progrès peuvent-elles ignorer l'environnement naturel ? Le 30 janvier, l’ennemi lance une offensive générale contre les plus importants centres urbains du Vietnam du Sud. Tet disrupted for a time this close relationship between sources and television messages; the visual overwhelmed the verbal. »37. 9 Sondage Opinion Research Corporation of Princeton, New York Times, 16 mai 1971. 3L’utilisation de ces seuls sondages s’avère toutefois insuffisante puisqu’ils ne reflètent pas l’évolution des sentiments pacifistes et militaristes au sein du public américain. Les reportages télévisés sur l’offensive du Têt ont donc accrédité l’idée que l’offensive communiste se soldait par une défaite des forces alliées. Jalon 6. Les médias deviennent l'instrument de propagande de l'État américain pour mobiliser l'opinion publique. Le graphique 1 présente les résultats de ces enquêtes. 13Ce désenchantement s’exprime ouvertement lors des élections primaires du New Hampshire. On observe ainsi que l’ajout du nom ou de l’adjectif « communiste » accroît le nombre de ceux qui soutiennent l’effort de guerre. (Pour mesurer avec une plus grande précision l’impact des événements du début de l’année 1968, nous avons utilisé les pourcentages respectifs de « colombes » et de « faucons » estimés dans une série de sondages que l’institut Gal lup a effectués entre décembre 1967 et novembre 1969. Jusqu’en 1966, il s’est efforcé de développer celui de la démocratie32. Ils n’étaient que 26 %, le mois précédent, à choisir cette option. Si elle a amplifié le désarroi populaire, elle n’en est pas la cause unique et principale. Elu au poste suprême, il quitte son statut de simple mandataire d’un courant particulier d’idées pour devenir le représentant unique et légitime de la nation, le porte-parole de tous les citoyens, l’incarnation de l’unité nationale. L'engagement militaire des États-Unis dans la guerre du Vietnam s'inscrit dans la lutte contre l'expansion du communisme en Asie. 27L’érosion du soutien public à l’intervention américaine au Vietnam a été l’expression d’un profond malaise national, dont la cause essentielle est à rechercher dans la défaillance du discours officiel à justifier la présence américaine au Vietnam. Ces engagements idéologiques ont débouché sur un ensemble de pratiques quotidiennes qui ont tissé des rapports étroits entre les hommes du pouvoir et les journalistes. Cela est particulièrement vrai quand il est question des enjeux de politique étrangère en raison du peu d’intérêt des Américains pour ce sujet et des sources d’information limitées dont disposent les journalistes pour préparer leurs reportages. La guerre du Vietnam et l'opinion publique américaine (1961-1973), Jean-Michel La Croix, Jean Cazemajou, Presses de la Sorbonne nouvelle 1991 Vietnam l'heure décisive, l'offensive du … The actions themselves should be taken as rapidly as practicable, but in ways that should minimize any appearance of sudden change in policy, and official statements on these troop movements will be made only with the direct approval of the Secretary of Defense, in consultation with the Secretary of State. Télécharger le livre La guerre du Vietnam et l'opinion publique américaine 1961-1973 de Jean-Michel Lacroix en version numérique. 24 E. Epstein, News From Nowhere, New York: Vintage, 1973, pp. 48-49. En août 1968, par exemple, la convention démocrate, réunie à Chicago pour désigner le futur candidat du parti aux élections présidentielles, est le théâtre de violents affrontements entre la police de la ville et des membres du mouvement contestataire. Washington, D.C.: The Brookings Institute, 1979, p. 130. New York, Ballantine Books, 1985, p. 320. Plongez-vous dans le livre La guerre du Vietnam et l'opinion publique américaine 1961-1973 de Jean-Michel Lacroix au format . The very idea of limited war was at stake. »30, 22Ainsi le Président refuse-t-il la mobilisation générale. W. Lunch et P. Sperlich, « American Public Opinion and the War in Vietnam ». Pour éviter le recours à l’arme atomique, trop dévastatrice. Devenu, entre autres, un symbole politique de la Guerre Froide ou une icône de la Pop Culture moderne, le bourbier vietnamien marquera à jamais un tournant sur l'importance du photo-journalisme en temps de guerre. La nation accorde alors son soutien à l’intervention militaire. The Right was to be given escalation. , New York : Oxford University Press, 1986 ; M. Arien, Living-Room War, New York : Penguin, 1982 et R. Entman et D. Paletz, « The War in South-East Asia : Tunnel Vision on Television », TV Coverage of International Affairs, Norwood. 21Au moment même où il ordonne le renfort des troupes américaines au Vietnam, le chef de l’Etat refuse la mise en alerte du pays en privilégiant une approche secrète et indirecte du problème. La montée abrupte de la courbe reflète bien l’avancée des sentiments pacifistes au sein de l’opinion dans les derniers temps du conflit. M. Arlen, « The Falklands, Vietnam, and Our Collective Memory », [...] Helicopters landing, tall grasses blowing in the helicopter wind, American soldiers fanning out across a hillside on foot, rifles at the ready, with now and then (on the soundtrack) a faroff ping or two, and now and then (as the visual grand finale) a column of dark, billowing smoke a half mile away, invariably described as a burning VC ammo dump. », « In the short run, television reporting promotes public support for government policy; in the slightly longer run, [...] it yields passive acquiescence — acceptance based on ignorance and confusion. », National Security Memorandum 328, 6 avril 1965, cité in P. Geyelin, « Vietnam and the Press: Limite, On Thursday, April 1st, the President made the following decisions with respect to Vietnam: [...]. D’autant qu’il lui est relativement aisé de justifier tout programme d’actions à l’étranger comme mettant en jeu des questions de sécurité, de prestige et d’honneur nationaux. Paris : Presses Sorbonne Nouvelle, 1991 (généré le 30 décembre 2020). authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. Et pour cela, un impératif : rester maître des passions populaires. CAZEMAJOU, Jean (dir.) [...] Most disenchantment with the war seems pragmatic and can be summed up in the attitude that ‘we have not won and have little prospect of doing so’. »6. 20 G. Herring, America’s Longest War: The United States and Vietnam, 1950-1975, 2e éd., New York: Knopf, 1986, p. 174. D’autant que les justifications à la présence américaine au Vietnam ayant changé en cours de route, l’argument perdait de sa crédibilité. On voit le cheminement de la pensée publique, qui petit à petit, vis-à-vis … La guerre du Vietnam, bien plus qu'un événement isolé, a été un révélateur de la conscience américaine. ), The Vietnam Legacy, New York: New York University Press, 1976, pp. 166-167. Pendant cette période, loin de s’atténuer, la guerre continue de faire rage : les bombardements sont intensifiés, le nombre des victimes et des réfugiés vietnamiens ne cesse d’augmenter, le conflit s’élargit à deux pays voisins. The war was happening literally in the streets, and in front of the reporters and camera news. The Left was to be given occasional peace overtures. (...) Yet immediately after the sending of troops into Cambodia, support for the action jumped. »15. La question indochinoise n’a pas échappé à la règle. 6Si le phénomène de rejet est aussi ample et profond — « faucons » et « colombes » se retrouvent dans leur hostilité au mouvement contestataire —, c’est sans doute parce que ce dernier représente, au-delà d’une menace physique à la sécurité des citoyens, une attaque contre les fondements mêmes de la société américaine. Comparant les chiffres de deux sondages de l’institut Harris, le premier effectué en avril avant que le Président Richard Nixon n’autorise les mouvements de troupes et l’autre le mois suivant, donc après la décision, un spécialiste de l’opinion remarque : « Before the invasion, none of the groups volunteered support for the sending of U.S. troops. ), Civilisations, cultures, littératures étrangères. The President desires that with respect to the actions in paragraphs 5 through 7, premature publicity be avoided by all possible precautions. Deux ans plus tard, ils sont toujours plus de 70 pour cent à désapprouver les manifestations de rue et l’agitation sur les campus9. « On a deeper level, gradualism was designed to control both the Right and the Left [...]. Cette sélection de citations de la guerre du Vietnam concerne les mouvements anti-guerre et l'opposition à la guerre du Vietnam. Gouvernance locale, pauvreté et exclusion dans les villes anglo-saxonnes (n°9 coll.). Discours de San Antonio, 29 septembre 1967. 1ère partie : Travail sur les docs du manuel : 1. Une image idéalisée de la guerre a donc servi de cadre de références : la guerre est une entreprise nationale, la guerre endurcit les hommes et révèle leur courage, la guerre est une science où sont mis en œuvre d’énormes moyens technologiques. Les hommes au pouvoir ont besoin des médias pour communiquer avec le public et les autres membres de l’élite. 1 Le libellé exact était: « In view of the developments since we entered the fighting in Vietnam, do you think that the United States made a mistake sending troops to fight in Vietnam? » Sondages Gallup in H. Erskine, « Polls: Is War a Mistake? », Public Opinion Quarterly 34 (1), printemps 1970, pp. 134-150 et Gallup Opinion Index 56, 59, 61, 69, 73 et 92. Adresse : Maison de la Recherche 4 rue des Irlandais 75005 Paris France. D’où la volonté de mettre en scène les faits sous une forme facilement intelligible, de les intégrer dans une stucture narrative simplifiée qui cherche à rassurer et à guider le public. La « guerre de Johnson » est devenue depuis l'automne la « guerre de Nixon ». H. Erskine, « Polls: Is War a Mistake? ». OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. Peu ou mal instruits des tenants et des aboutissants du problème, ils se sont donc servis de points de repère stables et familiers pour former et orienter leurs opinions. Faisant de leur croisade contre le conflit armé une croisade contre le système tout entier, ils foulent aux pieds les valeurs fondamentales de l’Américain moyen. Ne sont fixés sur la pellicule que quelques éléments symboliques du décor : « [...] Helicopters landing, tall grasses blowing in the helicopter wind, American soldiers fanning out across a hillside on foot, rifles at the ready, with now and then (on the soundtrack) a faroff ping or two, and now and then (as the visual grand finale) a column of dark, billowing smoke a half mile away, invariably described as a burning VC ammo dump. »27. 22 Pour une excellente analyse de ce problème, consulter D. Hallin, The « Uncensored War » : The Media and Vietnam, New York : Oxford University Press, 1986 ; M. Arien, Living-Room War, New York : Penguin, 1982 et R. Entman et D. Paletz, « The War in South-East Asia : Tunnel Vision on Television », in W. Adams (ed. 18Image des hostilités conventionnelle et superficielle au schéma narratif simplifié à l’extrême. La guerre du Vietnam est une véritable "geste" pour certains médias mainstream (particulièrement le New York Times et le Washington Post qui publient les Pentagon Papers), qui font là la preuve de leur indépendance à l'égard du pouvoir politique. Il faut attendre la fin du mois de mars et l’allocution surprise du Président pour que des décisions énergiques soient enfin prises. Moins bien rompus aux techniques du reportage politique que leurs confrères de la presse écrite, moins bien infiltrés dans les milieux politiques de Washington, les journalistes de la télévision ont donc été plus vulnérables à la rhétorique présidentielle, les services de la Maison Blanche et ceux de l’armée américaine au Vietnam constituant souvent leur unique source de renseignements. L’essor et l’effervescence d’ une opinion publique qui se radicalisa progressivement, précédèrent les événements dramatiques de 1928/1930 survenus du Tonkin et nord Annam à la Cochinchine (grèves ouvrières, mutinerie de la garnison de Yên Bay, xô việt du … Pendant toute la durée de son mandat, Lyndon Johnson a été à la recherche d’un thème mobilisateur capable de gagner le pays à la cause vietnamienne. L'Amérique des années 1920 porte en elle les germes d'une rupture avec le passé, tant dans les mœurs et les croyances que dans les arts et les médias, et doit encore faire face à  différentes formes de racisme et de fondamentalisme.... Les Années vingt aux États-Unis. The President approved a change in mission for all Marine battalions deployed to Vietnam to permit their more active use under conditions to be established and approved by the Secretary of State [...]. Au début, la guerre est présentée par l'État et par les médias comme une guerre juste contre le communisme. La sympathie du public américain, pourtant, va aux représentants des forces de l’ordre : 56 % trouvent leur action justifiée ; 61 % soutiennent le maire de la ville, qui a autorisé la répression policière11. Lyndon Johnson a su tirer les bénéfices de ces actions populaires lors des incidents du Golfe du Tonkin en août 1964. The middle would not be asked to pay for the war. L’extrait de la note citée plus haut livre ainsi, en filigrane, les principales raisons de la faillite de la politique vietnamienne. C’est pourquoi la loyauté à la patrie se traduit par un fort attachement à la figure présidentielle et par un soutien, pour ainsi dire acquis d’avance, à sa politique internationale. Ce document, reproduit dans le graphique 2, fait ressortir une nette évolution en faveur des solutions pacifistes. 8 Sondage CBS, novembre 1969, in R. Chandler, Public Opinion: A CBS News Reference, New York: R.R. ... Les frontières sont à  la fois des lieux de clà´ture et de passage, de blocages et de mouvements, d'interdits et de transgressions, elles-mêmes jamais stables et définitives mais en perpétuelle métamorphose. ), La Guerre du Vietnam et l'opinion publique américaine (1961-1973). Les médias américains ont donc, dans leur ensemble, servi le discours des dirigeants. Étude du concept de frontière(s) aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada... Frontière et frontières dans le monde anglophone (n°1 coll.).